Les eaux limpides de la côte nord de Madagascar, près des communautés d’Ambodivahibe, de la baie de Rigny et de Nosy Hara, regorgent d’une biodiversité marine exceptionnelle. Bien qu’elles dépendent fortement de la pêche artisanale, ces communautés sont confrontées à une pauvreté extrême au quotidien.


Les défis du littoral

 

Le paysage de Madagascar est marqué par un lourd fardeau économique : 70 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national. Il n’est donc pas surprenant que la pêche artisanale soit essentielle à la sécurité alimentaire et économique de ces communautés côtières.

Les eaux de l’archipel de Nosy Hara approvisionnent d’importants marchés et hébergent un grand nombre de pêcheurs migrants. Bien que l’élevage et l’agriculture contribuent également à la subsistance des habitants, près de 87 % de la population dépend de la pêche pour leur subsistance et leurs revenus. Une meilleure gestion des ressources halieutiques est donc cruciale.

En ce qui concerne la baie de Rigny, la communauté manque désespérément d’une gestion active de la conservation. Les études révèlent une situation alarmante pour cette région, où la survie d’espèces rares et d’écosystèmes fragiles est précaire. Cette situation est due à l’exploitation intense et non réglementée des tortues de mer et des forêts côtières, en particulier des mangroves.


Politique de changement

Ces difficultés économiques ont conduit à l’élaboration de la « Politique Bleue » de Madagascar, qui a mis l’accent sur l’application de mesures appropriées pour la conservation et la gestion durable des ressources halieutiques. Elle s’est concentrée sur la professionnalisation de la pêche artisanale afin de contribuer à la baisse de la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie des pêcheurs et des pisciculteurs artisanaux.

En s’appuyant sur ce schéma politique, C3 Madagascar, avec le soutien du programme Ecofish, a été en mesure de poser les fondations pour un avenir meilleur.

Promouvoir les pratiques durables

Afin de mieux comprendre la situation de la pêche dans ces régions, la première étape consistait à recueillir des données sur la pêche et les facteurs socio-économiques. Grâce à ces précieuses informations, ils ont pu travailler à renforcer les compétences des acteurs locaux.

Les programmes de formation ont été comme des boussoles pour la communauté, les guidant dans les différents aspects de la gestion des pêches, de l’écologie de l’écosystème marin et des pratiques durables. Ces données ont également été essentielles pour aider la communauté à comprendre les activités de pêche locales et l’environnement écologique au sens large.

Illustrant un intérêt grandissant envers la responsabilité environnementale, le programme a activement inspiré bon nombre de jeunes. À travers un programme d’immersion de deux jours, 240 écogardes juniors de 13 écoles ont été formés. Ils ont ainsi pu approfondir leur compréhension et leur engagement en faveur de la protection de l’environnement. En outre, ces écoles ont reçu des fonds pour organiser de manière indépendante des activités de sensibilisation à la conservation de la biodiversité marine au sein de leurs communautés.

C3 Madagascar s’est fixé l’objectif de tripler le nombre de zones marines protégées dans le pays, en mettant l’accent sur l’inclusion d’aires marines gérées localement (LMMA). Cette approche s’est avérée être une solution rentable, évolutive et socialement acceptable pour la gestion des ressources halieutiques. Elle a également démontré sa capacité à améliorer la sécurité alimentaire, à lutter contre la pauvreté et à aider les communautés côtières à s’adapter au changement climatique.

En responsabilisant les communautés locales, en encourageant les pratiques de pêche responsables et en envisageant la création d’aires marines protégées, le projet promet un avenir meilleur pour les écosystèmes marins uniques de la région et les personnes qui en dépendent.