L’océan Indien occidental regorge de vie marine. S’étendant sur 7,23 millions de kilomètres carrés, cette vaste étendue est une ressource précieuse qui assure la subsistance des populations et des écosystèmes.

Après 15 années de lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, neuf îles et États côtiers ont décidé d’unir leurs forces. Sous la bannière du Plan Régional de Surveillance des Pêches (PRSP), ils sont déterminés à protéger cette ressource marine précieuse.

 

Mers houleuses

Face à la nécessité d’une gestion durable de leurs ressources, l’un des principaux défis rencontrés par le PRSP était le manque de confiance entre les États membres.  La coopération régionale a donc été difficile à mettre en place.

Les cas de pêche illégale, non déclarée, et non réglementée ont contribué à davantage ébranler cette confiance. Ces actes ont malheureusement sapé les efforts déployés pour préserver la biodiversité marine et soutenir les moyens de subsistance des populations côtières.

 

Vague de progrès

Face à ces défis, les pays du PRSP – les Comores, le Kenya, Madagascar, Maurice, la Réunion, le Mozambique, les Seychelles et la Tanzanie – ont démontré leur résilience et leur détermination dans le cadre de la coopération régionale.

Cette coalition fut un succès, grâce à un échange de données sans faille, des missions d’observation coordonnées et des patrouilles communes. M. Vélayoudom Marimoutou, secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, a souligné : 

« Grâce à une compréhension collective et à un respect mutuel, le PRSP a posé les fondations pour une gestion durable de la pêche. Cela leur a permis de fonctionner dans les meilleures conditions. »

Le PRSP, fidèle à sa mission de défense des ressources marines, conjugue confiance et vigilance sans faille. Les inspections de navires et les échanges de données sont autant d’outils déployés pour garantir le respect de la réglementation et la lutte contre la pêche illégale. 

Tiana Radriambola, chargé du suivi, du contrôle et de la surveillance à la Commission de l’océan Indien, explique : « Lors de notre première visite en 2007, nous avions appréhendé quelques navires opérant sans licence – une infraction très grave. Lorsque nous sommes revenus en 2022, nous avons inspecté 56 navires et aucun n’avait commis d’infraction grave ! Avec une baisse de 25 % à 0 %, l’efficacité du PRSP est indéniable.»

Les résultats tangibles obtenus par les pays réunis démontrent de manière convaincante l’efficacité de cette approche dans la lutte contre les pratiques de pêche illégales et la préservation des écosystèmes marins. En effet, cette formule permet non seulement de protéger la biodiversité marine, mais aussi de garantir les moyens de subsistance des communautés côtières qui dépendent de ces ressources.

S’adapter aux changements

 Vincent Degert, qui était à l’époque l’ambassadeur de l’Union européenne à Maurice et aux Seychelles, souligne la nécessité pour le PRSP d’évoluer et de s’adapter aux nouveaux défis. Selon lui, il est essentiel d’adopter de nouvelles technologies et de forger de nouveaux partenariats chaque année afin de garder une longueur d’avance sur ceux qui cherchent à exploiter les richesses de l’océan.

« L’institutionnalisation et la collaboration avec d’autres initiatives régionales sont essentielles pour assurer l’impact du PRSP dans les années à venir. La nature évolutive des pratiques de pêche illégale exige une réponse dynamique, qui s’appuie sur les avancées technologiques et les partenariats transfrontaliers », ajoute-t-il.

En dépassant la moyenne mondiale de l’indice de pêche INN, les pays du PRSP suscitent l’optimisme. Avec le développement de partenariats et la mise en œuvre de politiques solides, le PRSP est prêt à être le fer de lance d’un changement fondamental dans l’océan Indien occidental.