Les chiffres ne mentent pas… C’est pourquoi l’introduction d’une charte pour la gestion des pêches, inspirée d’une étude sur le lac Tanganyika pour réduire l’impact de la pratique de pêche illégales semble une bonne idée. Aperçu…

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Figure 1 : Un tas de matériaux illégaux observés en Zambie lors de l’étude du 1er juillet 2021

Partagé entre la Tanzanie, le Burundi, le Congo DR et la Zambie, le lac Tanganyika abrite de nombreuses espèces endémiques de poissons et de plantes. Ce trésor naturel, célèbre pour ses exportations de poissons d’aquarium et de la pêche à la ligne, s’est appauvri. Cette vaste étendue d’eau a malheureusement souffert de pertes conséquentes : la quantité de poissons diminue jour après jour, alors que le nombre de pêcheurs augmente. Comme cela a été confirmé par des études socio-économiques, la richesse de la biodiversité du lac est menacée par la surpêche, la surexploitation, ainsi que l’utilisation de matériels illégaux.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes… et sont assez inquiétants. Les gouvernements des États riverains ont été sujets à plus d’un million USD de pertes de leur ressources à cause de la pêche illégale et du commerce de poissons immatures comme les Sardines, le Lates stappersii, le Stolothrissa tanganicae et le Limnothrissa miodon.

Craignant ce que l’avenir réserve à leurs économies, les gouvernements riverains ont recruté un expert international de haut niveau pour faciliter l’harmonisation des résultats des études faites.

Sur la meme longueure d’onde

Grâce à ce constat, chacun comprend mieux la situation. Les acteurs régionaux ont coopéré pour passer en revue les rapports et ils ont tous conclu qu’ils devraient établir une charte pour la gestion halieutique… Une initiative intéressante qui donne une lueur d’espoir au secteur de la pêche.

Tous sont du même avis : l’implémentation de cette charte réduira les activités illicites et optimisera les réserves de poisson dans la région. Une multitude de mesures ont été proposées par des scientifiques, dont des ateliers techniques régionaux qui seront tenus pour les pêcheurs, gestionnaires des pêches, chercheurs, avocats et autres afin de d’authentifier les mesures décidées.

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Figure 2 : Photo montrant les participants à une réunion pour harmoniser les résultats de l’étude du consultant international

Maliki, agent de vulgarisation de pêche à la municipalité de Kigoms souligne :

« Le développement de la charte simplifiera le travail de MCS operations en éradiquant les excuses des pêcheurs qui se sont plaints des restrictions concernant l’utilisation de divers équipements de pêche qui ne sont pas adéquats. »

Kisekwa Mapunda, pêcheur comptant 15 ans d’expérience à son actif sur le lac Tanganyika, du côté de la Tanzanie, affirme : « Je suis sûr que la charte réduira les pratiques illégales de pêche, augmentera la production de poisson et améliorera la vie des pêcheurs dans les quatre États riverains du lac Tanganyika. » Comme le mentionne le pêcheur, la réussite de l’implémentation de la charte exigera une coopération des quatre États riverains. Un challenge tourné vers l’avenir que nous sommes tous avides de voir !