Nairobi, le 23 février 2022
E€OFISH met en place un système statistique pour une meilleure prise de décision

Le programme E€OFISH a lancé le développement d’un système statistique pour mieux évaluer la contribution de l’industrie de la pêche à l’économie nationale dans onze pays membres de l’Afrique orientale, de l’Afrique australe et de l’océan Indien. Cet outil aide les pays cibles à prendre des décisions plus éclairées concernant la meilleure utilisation du potentiel des ressources maritimes et des ressources financières limitées.

Cette action est particulièrement pertinente compte tenu du manque d’informations socio-économiques ou scientifiques sur près de 80% des captures de pêche mondiales. Les données sur lesquelles se fondent les politiques nationales ou régionales ne représentent qu’une part marginale de la situation de l’économie de la pêche. C’est l’une des raisons pour lesquelles le secteur est loin d’être correctement exploité, malgré les discours sur l’importance de la pêche pour la subsistance, la sécurité alimentaire et la création de richesses.

Pour remédier à cette situation, E€OFISH fournira aux Comores, à Djibouti, à l’Érythrée, au Kenya, à Madagascar, à Maurice, au Mozambique, aux Seychelles, au Soudan, à la Somalie et à la Tanzanie un système statistique des pêches plus inclusif. Ce système, connu sous le nom de Blue Economy Fisheries Satellite Account (BEFSA), vise à garantir que l’élaboration et le suivi des politiques sont fondés sur des données probantes aux niveaux national et régional.

A travers le BEFSA, les décideurs de la région bénéficieront d’informations pertinentes pour piloter efficacement l’exploitation des ressources maritimes. Selon une étude de la Banque mondiale en 2016, la région de l’océan Indien occidental pourrait augmenter ses bénéfices de pêche de 5 milliards de dollars par an. « L’Union européenne est convaincue que grâce à cet outil visant à mieux évaluer la contribution de la pêche, la région et ses pays disposeront de capacités accrues pour gérer efficacement le secteur afin qu’il puisse atteindre son plein potentiel. Nous saluons donc cette initiative qui témoigne de notre soutien au développement de la région », a déclaré Vincent Degert, ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Maurice et de la République des Seychelles.

L’inventaire des cadres institutionnels, des acteurs ainsi que des données relatives aux différentes composantes de la pêche maritime a été mis à jour. Sur la base des résultats, une proposition technique et un tableau de bord régional pour l’industrie de la pêche ont été élaborés. Ces deux propositions ont été présentées aux pays cibles pour approbation et adoption lors d’un atelier qui s’est tenu les 22 et 23 février 2022 au Best Western Plus à Nairobi, au Kenya.

La mise en place d’un tel système statistique fait partie du premier résultat attendu du programme de l’OFISH, à savoir « l’amélioration des politiques régionales et des cadres institutionnels pour assurer la gestion durable des pêches et contribuer à la conservation de la biodiversité marine ». Financé et promu par l’Union européenne, E€OFISH vise à utiliser la pêche durable comme levier économique pour l’Afrique de l’Est, l’Afrique australe et la région de l’océan Indien. L’initiative du système statistique pour la région sera dirigée par le COMESA, un partenaire de mise en œuvre avec la Commission de l’océan Indien (COI), l’Autorité du lac Tanganyika (LTA), l’Organisation des pêches du lac Victoria (LVFO), la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Commission du thon de l’océan Indien (CTOI), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ainsi que la Commission des pêches du sud-ouest de l’océan Indien (SWIOFC).