L’émancipation financière… Cette démarche peut énormément changer la vie d’individus et de communautés, leur permettant d’accéder à une autonomie et à une sécurité économique. C’est la clé qui ouvre les portes d’un avenir plus prospère !

Cap sur le petit village de Lamu, le long de la côte kényane. Là-bas, un modèle d’autonomisation économique et de réduction de la pauvreté connaît un franc succès. Le « Village Savings and Loans Association » (VSLA) ou Association Villageoise d’Épargne et d’Emprunt devient de plus en plus populaire. Son objectif ? Soutenir les petites entreprises de pêche, ou améliorer les moyens de subsistance des communautés de pêcheurs, en particulier pour les femmes vivant dans la région.

Remonter la pente

La vie des pêcheurs habitant les régions côtières du Kenya a longtemps été affectée par des situations contraignantes telles que la surpêche, la menace croissante du changement climatique et le manque d’accès aux services bancaires. Ils sont alors très vulnérables à la pauvreté.

Grâce aux VSLA, ces problématiques sont désormais prises en compte. Les membres de la communauté ont même créé une plateforme leur permettant de mettre en commun leurs ressources et d’économiser de l’argent.

Le concept est celui d’une tirelire commune : tout le monde y met un peu d’argent chaque semaine ou chaque mois. Ces économies sont ensuite prêtées à celui qui en a le plus besoin. Il arrive parfois que les membres contractent des prêts pour payer les frais de scolarité de leurs enfants ou pour couvrir des frais médicaux.

Quand les femmes prennent les devants

Ce sont les femmes de Lamu qui tirent le meilleur parti des VSLA. Elles ont également reçu une formation en gestion financière, pour les aider à mieux gérer leur argent et à maîtriser le sujet.

Elles ont alors formé leurs propres groupes, stimulant le développement économique de la communauté. Les groupes, qui sont autogérés, accordent l’accès au crédit à leurs membres et les aident à développer leurs propres entreprises.

Le projet VSLA a été rendu possible grâce au soutien du WWF-Kenya. L’organisation a débloqué la somme impressionnante de 45 millions de shillings kényans, obtenus à travers divers projets, notamment celui de KECOFISH, financé par l’Union européenne. Depuis son introduction en 2016, plus de 400 femmes et environ 75 hommes ont bénéficié de l’initiative.

L’espoir en abondance

 Au-delà d’un système fructueux qui leur a permis de s’autonomiser financièrement, les femmes résilientes de Lamu ont décidé de se lancer dans l’agriculture. Ainsi, elles ont investi dans une parcelle de terre où elles cultivent des aliments importants tels que des épinards, du chou frisé, des oignons et des tomates. Grâce aux bénéfices tirés de la vente de ces cultures, elles sont parvenues à faire face aux situations de crise, comme des cas d’urgence médicales, ou encore régler les frais de scolarité.

Comme beaucoup d’autres femmes, Mme Hawa Mohammed, présidente de l’Association Villageoise d’Épargne et d’Emprunt de Kashmir Tafakur, se réjouit : 

« Certains de nos membres sont des mères célibataires qui avaient du mal à obtenir des prêts bancaires. Depuis la création de notre VSLA dans le village, elles ont pu consolider leurs revenus financiers en lançant des entreprises telles que des épiceries, des boutiques M-Pesa et des salons de henné. Certains membres peuvent construire leur propre maison, alors que beaucoup d’autres sont désormais capables d’éduquer leurs enfants. »

Les VSLA ont semé les graines de la réussite auprès des habitants des communautés. De leurs racines modestes, ces derniers ont ainsi pu s’élever vers des horizons plus florissants !